La France et la Coupe du Monde : Je t’aime, moi non plus ! Episode 1
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Après la victoire de la France en finale de la Coupe du monde 2018, j'ai pensé qu'il serait une bonne idée de jeter un coup d’œil dans le rétro et de s’intéresser aux performances récentes des Bleus dans la compétition
Nous commençons aujourd'hui avec l'une des plus brillantes : La victoire de 1998
Une Victoire Inattendue
12 juillet 1998, La France vient de remporter la Coupe du Monde après une victoire épatante 3-0 sur le Brésil quatre fois vainqueur. Zinedine Zidane a marqué deux buts dans cette finale et s'est révélé comme le plus grand joueur de la planète. Tout le pays a pris feu et a commencé à célébrer sa glorieuse victoire. Un commentateur français a même dit pris dans la folie du moment "après ce match, je pense que qu’on peut mourir tranquille".
Rien n’aurait pu ternir la joie française en cette nuit glorieuse. Les français étaient les rois du monde ou du moins du football. Si vous aviez parlé à n’importe quel homme ou femme cette nuit-là, il vous aurait assuré qu'il avait soutenu cette équipe dès le début et avait toujours été confiants dans leur chance de gagner. Eh bien, il mentaient !
Pour tout comprendre, nous devons revenir un mois plus tôt au début de la Coupe du Monde. La France est qualifiée pour l'édition 1998 en tant qu’hôte de la compétition. L'équipe française n'a pas réussi à se qualifier pour les deux précédentes Coupe du monde et leurs derniers matchs avant le tournoi n'étaient pas vraiment rassurants (défaite contre le Maroc, victoire 1-0 contre la Finlande).
L'équipe était sous le feu des critiques de la part de la presse et de l'opinion publique. L’Entraîneur français Aime Jacquet était particulièrement critiqué pour être trop défensif et ne pas avoir une stratégie tactique claire. L"Equipe » (la revue sportive la plus célèbre de France) le décrivait même comme un « entraîneur primitif ».
De leur côté, les joueurs étaient vu comme surcotés, arrogants et faibles. Beaucoup de Français pensaient qu'ils seraient sorti rapidement et assuraient qu'ils n’étaient même pas intéressés par la Coupe du monde. Le lien entre l'équipe et le pays était brisé.
Mais à ce moment-là, la magie a opéré. La France a remporté ses trois matchs du premier tour contre l'Afrique du Sud (3-0) l'Arabie saoudite (4-0) et le Danemark (2-1). "les bleus" (surnom de l'équipe française) avait la meilleure attaque du tournoi après la phase de groupe. Soudain, les Français commencèrent à être séduit et se rendirent compte que leur équipe pouvait gagner ou au moins aller loin dans la compétition.
Mais comme dans toutes les bonnes histoires, les choses ne peuvent pas être si faciles. En huitièmes de Finale, la France affronte le Paraguay à Lens par une chaude (40 ° c) après-midi de la fin du mois de juin. La France était vue comme l’immense favorite et devait se qualifier facilement. Mais après 90 minutes, le score était de 0-0. La tension montait alors que la séance de penalty commençait à se dessiner. Mais, surgissant de nulle part, Laurent Blanc, le défenseur central marqua un but en or à la 114ème minute et envoya la France en quarts de finale.
Mais les ennuis étaient loin d'être terminés. Face à eux se tenait maintenant un géant trois fois vainqueur et finaliste de la Coupe du Monde 1994 : L'Italie de Roberto Baggio. Beaucoup de joueurs français comme Didier Deschamps et Zinedine Zidane (Juventus), Marcel Desailly (Milan AC) ou Lillian Thuram (Parme) évoluaient alors en Italie. S'ils avaient perdu contre cette équipe, ils se seraient fait chambrer par leurs coéquipiers italiens pendant des années. La défaite n'était donc pas une option pour eux. Malheureusement, comme il était de coutume avec Italie, le match fut fermé et après 120 minutes aucune équipe n'avait marqué. Donc, nous étions bon pour une séance de penalty. Dans une atmosphère irrespirable les français se qualifièrent pour leur troisième demi-finale de coupe du monde.
Cette demi-finale devait être une revanche de la demi-finale de 1982 entre la France et l'Allemagne. Mais tout le monde oublia la Croatie de Davor Suker . C'était la première coupe du monde du pays depuis son indépendance de la Yougoslavie en 1991. À Lyon, les croates bâtèrent Allemagne facilement (3-0) et se qualifièrent pour le prochain tour.
Dans cette demi-finale La Croatie joua un match magnifique techniquement et mentalement. C'était l'outsider. Ils n'avaient rien à perdre.
De l'autre côté, la France avait l'obligation de gagner contre ce prétendu faible adversaire. Ils y’avaient comme contre la Paraguay beaucoup de pression sur les joueurs français et ils ne la supportèrent pas. Juste après la mi-temps sur un long ballon, Suker battit les défenseurs centraux Laurent Blanc et Marcel Desailly, tira et marqua dans un stade incroyablement silencieux. Les croates était tout simplement meilleur et méritait ce but.
C'était un réveil rude pour la France, mais un réveil quand même. La France est devenue beaucoup plus dangereuse et a marqué deux fois par le même joueur en 10 minutes. Le nom du héros n'était pas Zidane ni Henry. C’était le latéral droit Lillian Thuram. On s’est souvent moqué de lui au fil des ans pour sa technique médiocre, mais il marqua deux buts inattendus qui mirent la France devant. Curieusement, au cours de ses 141 sélections Thuram n'a marqué que deux buts. Il a choisi le bon moment parce que ces deux buts imprévus ont permis à la France de se qualifier pour sa première finale de Coupe du monde.
Et puis vient la finale. Dans un match merveilleux qui vu Zidane marqua deux fois et Emmanuel Petit tua le match à la 89ème minute, la France devint Championne du monde pour la première fois effaçant 70 ans de défaite. C'était plus qu'un match de foot. Pendant
un court moment, les français étaient tous unis derrière leur équipe de foot. C'était le triomphe des « Black, Blanc, Beurs. Ces champions du monde étaient un symbole du succès du multiculturalisme puisque près de la moitié d'entre eux étaient nés de parents immigrés.
Plus simplement, ce tournoi changea les choses et soudainement les joueurs étaient devenus des Chevaliers glorieux qui se battaient courageusement pour leur pays et rendaient les français fiers.
Cette coupe du monde 1998 illustre parfaitement la relation ambivalente entre le français et leur équipe. En une seconde, Didier Deschamps et ses coéquipiers sont passés de zéro à héros et même demi-dieux.
Vingt ans plus tard, les gens parlent encore de cette nuit glorieuse. Les chaînes de télévision françaises diffusent souvent des documentaires sur cette Odyssée. Les champions peuvent pratiquement faire tout ce qu'ils veulent et les français les verront toujours comme des demi-dieux. Pour Exemple Quand Zidane est devenu fou et a frappé Materazzi avec sa tête en finale de la Coupe du monde 2006, les français n'étaient pas fâchés contre lui. Dans un sondage effectué trois jours après la défaite près de 60% des français déclarèrent qu'ils comprenaient l'action de Zidane.
Pendant tout le tournoi en Russie, l'équipe française de 2018 a été comparée à sa glorieuse ainée. Il y a eu un lourd héritage à gérer pour les joueurs français au cours des deux dernières décennies. Ils étaient toujours inférieurs à la génération 1998. Si un milieu de terrain offensif faisaient deux bons matchs, il devait devenir le nouveau Zidane. Mais l’équipe de 2018 a réussi à échapper à ce passé. Contrairement aux Coupe du monde précédentes il n'y a pas de leader clair. L'équipe ne repose pas sur un homme et franchement c’est très bien comme ça. C'est ce qui lui a permis de gagner cette Coupe du Monde 2018
Cette histoire se termine bien, mais il y en a d’autres qui ont eu une fin très différente. À poursuivre
Vous voulez en savoir plus sur l’Equipe de France 1998 ? Allez voir ce documentaire rassemblant tous les champions du monde : .
PS : Ce sera l’occasion de vous entrainer à écouter du Français
An unexpected victory
After France victory in the 2018 World Cup Final, I thought it would be a great idea to look back at France recent world cup performance. We are beginning today with one of the most brilliant ones: The 1998 victory
July 12th, 1998, France just won the World Cup after a thrilling 3-0 victory over four-time champion Brazil. Zinedine Zidane scored two goals in that final and revealed himself as the greatest player of the world. The whole country went on fire and started to celebrate its glorious victory. A French commentator even famously said in the madness of that evening “After that game, I think I can die peacefully”.
Nothing could have possibly tarnish the pure joy of that magical night. French were the kings of the world or at least of Football. If you had talk to any French during that crazy night, He would have told you that he supported this squad from the beginning and was confident in their chance of winning. Well, he was lying!
To understand this shift we must come back one month earlier at the beginning of the tournament. France is qualified for the 1998 World Cup as host of the competition. The French squad failed to qualify to the two previous World Cup and their last games before the tournament were not really reassuring (lost against Morocco, win only 1-0 against Finland).
The team was under fire from both the press and the public opinion. French coach Aime Jacquet was particularly criticized for being too defensive and not having a clear tactical strategy. “L’Equipe” (the most famous sport newpapper in France) even depicted him as a “primitive coach”.
The players were said to be overrated, arrogant and weak. A lot of French thought they would be out quickly and were saying they did not even care about the World Cup. There was a disenchantment between the team and the country.
But at that moment magic happened. France won its three games of the first round against South Africa (3-0) Saudi Arabia (4-0) and Denmark (2-1). “Les Bleus” (surname of the French Squad) had the best attack of the tournament after the group stage. Suddenly French people started to be appeal by their team and realize that this squad might win it or at least can remain unbeaten for a long time.
But as in every great stories, things can not be that easy. In the round of 16 France faced Paraguay in Lens in a warm (40°C) Saturday afternoon. This game was said to be easy for the French. But after 90 minute the score was 0-0. Tension went steadily up as the penalty shootout loomed. But coming out of nowhere Laurent Blanc, the Centre Back scored a golden goal at the 114 minute and sent France to the quarter finals.
But troubles were far from being over. In fact, they were going to face a giant in the next round. Their opponent was three-time winner and 1994 World Cup finalist. It was Roberto Baggio’s Italy. A lot of French players like Didier Deschamps and Zinedine Zidane (Juventus), Marcel Desailly (Milan AC) or Lillian Thuram (Parma) were playing in Italy. If they had lost against that team, they would have mock by their Italian teammates for years. Defeat was not option for them. Unfortunately, as it was often the case with Italy, we saw a closed game and after 120 minutes neither side had scored. So, we were heading for a penalty shootout. In a thriller shootout the French Squad went through and qualified for its third World Cup semi-final.
This semi final was set to be a rematch of the 1982 semifinal between France and Germany. But everyone forgot Davor Suker’s Croatia. It was the country’s first World Cup since its independence from Yugoslavia. In Lyon, the Croatians defeated Germany by a clear margin (3-0) an advanced to the next round to face France.
In this semifinal Croatia played a beautiful game technically and mentally. They were the outsider. They had nothing to lose.
On the other side, France had the obligation to win against this supposed weak opponent. They was simply too much pressure on the French player. Just after halftime a long ball found Davor Suker. He beat France’s Centre Backs Laurent Blanc and Marcel Desailly, put the ball pass goalkeeper Fabien Barthez and score in a speechless stadium. The Croatians were simply better and deserved that goal.
It was a rude awakening for France but an awakening nonetheless. France became far more dangerous and scored twice with the same player in 10 minutes. The hero’s name was not Zidane nor Henry. It was right full back Lillian Thuram. He has been mocked throughout the years for his poor technic but scored two unexpected goals which put France ahead. Oddly enough, during his 141 international games Thuram only scored two goals. He made them count because those two unexpected goals allowed France to advance to its first ever World Cup Final.
And then come the final. In a marvelous game which seen Zidane scored two headers and Emmanuel Petit closed the game at the 89 minute, France became World Champion for the first time ever erasing 70 years of loosing culture. It was more than a football game. For a brief period of time, the French were all united behind their football team. It was the triumph of the “Black, Blanc, Beurs (Black, White and Arabs). Those World Champions were a symbol of the success of multiculturism as nearly half of them were born from immigrant parents.
This particular tournament turn things over and suddenly the players had become glorious knights who fought bravely for their country and make French proud.
This 1998 World Cup illustrates perfectly the ambivalent relationship between French and their team. In one second, Didier Deschamps and his teammates went from Zeroes to Heroes and half gods.
Twenty years later, people still talk about that glorious night. French Tv Channels often broadcast documentaries about this odyssey. The Champions can basically do everything they want, and the French people will still see them as half gods. For example, when Zidane went crazy and punched Materazzi with his head in the 2006 World Cup final, French people were not mad at him. In a poll conducted three days after the defeat nearly 60% of French stated they understand Zidane’s action.
During the whole tournament in Russia, the 2018 French squad has been compared to the glorious 1998 one. It has been a heavy legacy to handle for the French players in the last two decades. They were always in the shadow of the 1998 one. If an offensive midfielder performed well in two games, he was set to be the new Zidane. But the 2018 squad tried to escape that past. Contrarily to the previous world cups there is no clear leader. The squad is not a one-man team and frankly it’s a good thing. This is what allowed France to win the 2018 World Cup in Russia
This story ends well but there are other which went sideways. To be continued !
Want to learn more about French 1998 Squad ? Go watch this beautiful documentary : https://www.youtube.com/watch?v=M6x_p1yU8xA
PS: It will help you practice your French !
20 luglio 2018